Cet après-midi est pensé comme un espace de discussion et de présentation des travaux de Nabil Djedouani, archiviste et programmateur, Léa Morin, chercheuse et programmatrice, et de Margaux Chalançon, restauratrice autour des travaux de restauration qu’ils ont mené pour raviver les images de cinéastes d’Algérie, du Maroc, du Liban. Ces discussions seront accompagnées de projections.
Des pratiques collaboratives comme résistance : tentative de restauration du Donneur de liberté de Kais Al Zubaydi (1989)
14h | Conférence de Margaux Chalençon
Alors étudiante en préservation et restauration filmique à la Elias Querejeta Zine Eskola, Margaux Chalançon, en collaboration avec l’association libanaise Nadi Lekol Nas a restauré le long métrage documentaire Le Donneur de liberté, réalisé par Kais al-Zubaidi en 1989 pour le Front national de résistance libanais. Son exposé présentera différentes particularités de la restauration de ce film : le travail technique et les différents contextes dans lesquels il a été réalisé, les limites et les avantages des pratiques alternatives et interrégionales, le potentiel de résistance trouvé dans les méthodes collaboratives de restauration du matériel audiovisuel.
Basta. Restituer un cinéma absent
15h | Ciné-performance de Léa Morin | 60 min
À travers une lecture imagée, un récit fragmenté, composé d’images absentes et de récits marginalisés – les archives du cinéaste et poète Ahmed Bouanani, le film inexistant Basta de Mehdi Ben Barka, les revues de cinéma CinemArabe et Cinéma 3, le cinéma manquant de Rabia Teguia et de Madeleine Beauséjour, etc – des questions émergent.
Comment prendre soin aujourd’hui (avec quels outils, quels alliés, quelle pensée, quelles pratiques) de ces récits et oeuvres cinématographiques qui ont en commun la volonté de lutter et de s’opposer aux récits dominants, coloniaux et patriarcaux, par la fabrication d’un nouvel imaginaire et d’un langage propre. Comment prolonger cette lutte en oeuvrant à leur préservation, sans en effacer ni leur fragilité, ni ce combat ?
De la terre à la lune, de Boubaker Adjali
16h30 | Documentaire | 37min | Algérie | 1977
Présenté par Chaouki Adjali (frère du réalisateur) et Nabil Djedouani, chercheur-archiviste
Récemment restauré par les Archives numériques du cinéma algérien, un film réalisé par un cinéaste du tiers-monde qui présente les arguments en faveur de la nationalisation en tant que droit spécial de tous les pays. Il utilise l’Algérie comme exemple de la manière dont les nations sous-développées peuvent travailler à la restauration de leurs économies après des années de colonisation.
Biographie Né en 1937 et exilé de son pays après le coup d’État de Boumédiène, Boubaker Adjali est mort à New York en 2007. Il abandonne le lycée pour rejoindre le FLN algérien. Blessé, il est « mis au vert » d’abord en RDA, puis en Tchéquie où il étudie le cinéma à la mythique FAMU (à l’instar d’Emir Kusturica et Miloš Forman).
Un peu pour mon coeur et un peu pour mon Dieu, de Brita Landoff
17h30 | Documentaire | 58min | Algérie, Suède | 1993
Présenté par Brita Landoff, réalisatrice (visio) et Nabil Djedouani, chercheur-archiviste
Les meddahates sont très importantes même si méprisées. Ce sont des femmes soi-disant malheureuses et de mauvaise réputation qui jouent pour les femmes soi-disant heureuses et honorables. Ensemble dans les fêtes elles s’approchent des limites de tabou par l’intermédiaire de la musique religieuse et du rai. Devant les meddahates les femmes peuvent se dévoiler pour danser et se défouler en exprimant la joie, la fierté, la détresse et le désir. Brita Landoff filme dans ces groupes d’artistes des hommes meddahates, qui se produisent avec les femmes.
Biographie Brita Landoff est née le 14 décembre 1946 en Suède. Elle est réalisatrice et scénariste. Elle est connue pour Un peu pour mon cœur et un peu pour mon Dieu (1993), Alzheimers vals (2009) et Fångad i flykten (1998).
VIVES ARCHIVES | Retrouver, restaurer, faire circuler
Dimanche 14 avril | 14h à 19h | Polygone Étoilé
Ouverture des portes à 13h